Empathie et Bonheur : Quel lien ? (partie 1)
J’ai envie de parler d’une qualité à laquelle nous faisons appel trop rarement. Nous en avons besoin plus que jamais pour vivre heureux ensemble !
Empathie, Sympathie, Gentillesse … Quelles sont les différences ?
L’empathie est la compréhension des émotions et sentiments d’un individu.
Pour faire simple, l’empathie c’est la capacité de se mettre à la place de l’autre et de se représenter ce qu’il pense ou ressent. Cela ne veut pas dire qu’on ressent la même chose, ou qu’on est d’accord, mais on comprend ce qu’il ressent. Par exemple, si votre ami se tape un orteil dans un pied de meuble, vous allez « avoir mal pour lui ». En réalité vous n’avez pas du tout mal, mais vous comprenez très bien la douleur qu’il est en train de supporter.
La sympathie est différente de l’empathie en cela qu’elle apporte une dimension affective. C’est-à-dire que non seulement vous comprenez son émotion, mais en plus vous la partagez, vous êtes d’accord. Ainsi une personne qui partage les mêmes sentiments que nous nous parait plus proche et nous avons plus d’affection pour elle. Il est donc possible d’être sympathique mais pas forcément empathique. La sympathie est sélective alors que l’empathie peut être universelle.
La gentillesse, est une qualité associée à un comportement global constitué de délicatesse, la bienveillance, de sentiment amical et de prévenance. La gentillesse intègre l’Empathie.
Comment l’Empathie pourrait-elle nous rendre plus heureux ?
Pour le philosophe Roman Krznaric, le monde moderne, la consommation, la réussite personnelle au centre de nos difficultés à ressentir et vivre NOTRE bonheur. Le nombrilisme de certaines approches psycho-thérapeutiques, l’information à outrance, les réseaux sociaux, etc., nous ont petit à petit coupés de l’empathie.
Ainsi des études scientifiques montrent que notre niveau d’empathie diminué de 50 % ces 10 dernières années.
Pourtant selon Roman Krznaric, l’empathie est une des clés du bonheur. En effet, l’empathie renforce les liens entre les gens et améliore le vivre ensemble. Et si vous regardez les enquêtes à propos du bonheur ce sont souvent les relations sociales de qualité qui rendent heureux, ou à l’inverse malheureux. Selon le philosophe « si, par exemple, vous éprouvez plus d’empathie à l’égard de votre conjoint, il y aura moins de conflits entre vous et vous aurez de plus grandes chances de rester ensemble. En se mettant dans la peau de l’autre, on prend conscience de ses sentiments et de ses besoins. On les prend davantage en compte, ce qui réduit les incompréhensions et renforce les liens. Or ce sont les liens entre les gens qui apportent le bonheur. »
Autre spécialiste, Daniel Favre, professeur de sciences de l’éducation à l’IUFM de Montpellier, a constaté à travers une série d’études que l’empathie était corrélée très significativement avec la coopération et les compétences sociales, et inversement corrélée avec la dépression, les troubles de l’attention et la délinquance.
Les “toxic handlers” ou démineurs émotifs
Aux Etats Unis apparait même un nouveau terme pour désigner les gens qui font preuve de beaucoup d’empathie au travail : les “toxic handlers”.
Fins psychologues, ils sont les Superman du quotidien, prêts à bondir au moindre signe de faiblesse, au risque, parfois, de se laisser submerger par le stress des autres. Au bureau, ils sont toujours ceux qui accueillent les nouveaux venus, qui mettent à l’aise les stagiaires et jouent les confidents des uns et des autres. A mi-chemin entre le vieux sage et le bon copain, ils sont aimés de tous. Et pour cause: généreux mais pas fanfarons pour un sou, ils tirent les équipes vers le haut et remontent le moral des troupes.
Un comportement peu étonnant si l’on se réfère à la codification MBTI (l’ensemble des types de personnalité du célèbre test de Myers et Briggs, publié en 1962). Ceux qui ont un profil type ‘sentiment’, caractéristique des personnalités ayant des prédispositions naturelles à l’empathie, et qui les appliquent dans leurs vies professionnelle et personnelle. Quand on est un toxic handler, on l’est donc à temps plein mais pas toujours consciemment.
Réaliser votre test de personnalité suivant le MBTI
Cette disposition à l’empathie positive est spontanée, non réfléchie. “C’est ce qui en fait d’ailleurs une qualité, une façon d’être au monde et non une stratégie.” Autrement dit, vous aussi, vous êtes peut-être un toxic handler qui s’ignore, sait-on jamais…
Comment travailler l’Empathie ?
Il existe des techniques pour améliorer ses capacités d’empathie et même des cours d’empathie ! En effet, au Canada les écoliers peuvent désormais prendre des cours d’empathie sensés améliorer les résultats scolaires et diminuer le harcèlement entre élèves.
Nous verrons dans notre prochain article comme la travailler (Lire cet article).
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